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Saint-Martin : carénage.

9 Avril 2019 , Rédigé par Christine-Marie Mazeaud/Charles Mesaric

Mardi 9 avril

Dès 8h30 nous sommes devant le pont qui mène au lagon, attendant qu’il se lève pour qu’on puisse s’amarrer au quai flottant du chantier. J’ai bien installé les pare-battages à la limite de la ligne de flottaison.

Je regarde une nouvelle fois les maisons détruites qui se trouvent au bord de l’eau et j’en remarque une qui semble prête à tomber en avant. C’est évident qu’un jour ou l’autre elle basculera dans l’eau. Quelle misère !

Le passage du pont est assez stressant car non seulement il est étroit mais en plus nous sommes obligés de le passer à vive allure dans le sillage des monocoques qui nous précèdent et qui nous suivent. Le Capitaine s’en tire comme un chef, je me tiens prête au cas où, un pare-battage dans les mains. Certainement inutile mais ça me rassure.

Plusieurs gars du chantier nous attendent et à peine l’Alcazar accosté, ils le prennent en charge. C’est toujours très impressionnant d’assister à la sortie de l’eau d’un bateau, qui plus est quand il s’agit du nôtre.

Sanglé à l’avant et à l’arrière, l’Alcazar attend sagement les énormes chaines que la grue approche doucement pour que les petits gars les accrochent aux sangles.

Je suis toujours stupéfaite de voir le travail minutieux qu’accomplit le meneur de grue. Et tout se fait presque en silence, juste des signes de la main. Entente parfaite entre le conducteur et les petits gars d’en bas. C’est vraiment très impressionnant.

Ils vont prendre encore un peu de temps pour poser le catamaran à terre.

Ils mettent des cales en bois appropriées, de chaque côté pour que le bateau se tienne absolument droit et demandent au Capitaine si cela lui convient !

Cette opération a pris une petite heure seulement et nous avons bien senti le professionnalisme de ces trois personnes. Polypat, créé en 1994 par un couple de Bretons, est le plus vieux chantier naval de Saint-Martin, côté français. Il nous avait été indiqué par le shipchandler « Ile marine » et pour l’instant cela semble être un bon conseil.

Sauf au niveau du confort. Douches et toilettes ne sont pas totalement remises en état. On ne pourra pas les utiliser.

Maintenant il va falloir passer trois ou quatre jours sur un bateau à sec. Nous avons cherché un hôtel mais à moins de 150 €, il n’y a rien ! Alors… Encore moins de confort que sur l’eau, mais on s’adaptera !  En tout cas ça ne bouge pas ! Juste parfois un petit tremblement à cause du vent.

Je ne pense pas que cela change le bilan de plus de huit mois de navigation avec mon Capitaine. La plupart du temps seuls et pourtant je ne suis pas passée par-dessus bord, je n’ai pas pris mes cliques et mes claques et je ne me suis même pas installée de l’autre côté du catamaran avec mon oreiller et ma couette.  Pourtant de la place, il y en a !

Respect, admiration confiance et engagement sont sans doute les quatre « fondamentaux » d’un amour durable. Ajouté à cela, mais je l’ai déjà dit, un fonctionnement quotidien quasi identique, des projets et des goûts communs dans l’essentiel.

Même si nous avons des traits de caractères parfois éloignés, nous essayons de respecter nos différences. Nous ne subissons pas « l’autre ». Et ça, c’est d’une importance capitale.

Evidemment il nous arrive d’être légèrement énervé par « l’autre » surtout dans des moments difficiles de navigation mais ça ne prend jamais des proportions inquiétantes. Surtout pas, sinon…

A suivre

 

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