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Les Grenadines - Bequia

29 Janvier 2019 , Rédigé par Christine, Marie Mazeaud/Charles Mesaric

Mercredi 23 janvier

Nuit de navigation avec un vent fort qui nous secouait pas mal, formant de grosses vagues. La pauvre Anne pour son baptême ce n’était pas l’idéal. Tout comme pour Nathalie, le mal de l’a prise par surprise. Nous avons vu les côtes de l’île Moustique au lever du soleil. Ça y est nous sommes au milieu des Grenadines. Cet archipel part de l’île Saint Vincent au Nord et s’étend jusqu’à l’île de Grenade au Sud. Chose curieuse les 2/3 Nord font partie du pays Saint-Vincent-et-les-Grenadines alors que le  tiers Sud appartient à la Grenade. Deux pays différents pour un même archipel comprenant plus de 600 îles et îlots. Nous n’irons pas jusqu’au tiers Sud, nous nous contenterons des îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, ce qui est déjà bien. Je me souviens avoir lu que les plus grandes îles, habitées par les Indiens Caraïbes ont fait l’objet d’une lutte incessante pendant le XVIIIème siècle entre les Français et les Anglais. En 1716, les Anglais finissent par prendre possession de Bequia. Les plantations de cannes à sucre feront la richesse des colons anglais qui achèteront de nombreux esclaves. Au début du XIXème Bequia se construit une flotte de baleiniers et exporte l’huile et la viande de baleine. Cela devient une tradition toujours d’actualité. Aujourd’hui ils sont autorisés par la Commission Baleinière Internationale à tuer 4 baleines à bosses par an, mais ne le font pas toujours. En 2018 par exemple ils n’en ont tué aucune.

Nous arrivons enfin sur l’île de Bequia, à Port-Elisabeth, chef-lieu de l’île, où nous ferons nos papiers d’entrée. La baie Admiralty est magnifique, bordée de collines verdoyantes (il pleut plusieurs fois quelques minutes par jour) où se côtoient des petites maisons colorées typiquement créoles. De très nombreux voiliers se partagent des bouées réservées aux touristes.

Dès notre arrivée, un zodiac vient à notre rencontre et nous aide à nous amarrer à la bouée. Personnage très sympathique qui nous laisse nous installer avant de venir chercher son dû (20 dollars US la nuit, ce qui n’est pas excessif.) Mer turquoise, plage de sable blanc, petits restaurants tout le long du rivage, et nombreux services « à domicile ».

Les différentes barques passent entre les bateaux pour proposer leurs services : langoustes fraîches, boulangerie avec baguettes et croissants, blanchisserie, eau douce, et même gazole. C’est incroyable tout est fait pour le bien-être du touriste.

En milieu d’après-midi après un peu de repos nous allons faire les papiers.

Là encore tout est fait pour que le touriste soit satisfait.

Douanes et immigration, tout au même endroit, le personnel n’est pas avare de sourires et de mots sympathiques, ce qui est très agréable. Tout se fait rapidement et nous pouvons prendre un peu de temps avant que le jour ne tombe pour nous balader et faire quelques courses. Le village est super joli, les maisons, les boutiques, les restaurants sont colorées et arrangées avec beaucoup de goût.

Des étals de fruits et légumes un peu partout, moins chers qu’à La Barbade. J’imagine que les  Vincentais  en cultivent dans leurs jardins. Mangues à volonté, papayes, bananes et fruits de la passion, avocats tout en rondeur, je vais me régaler.

Un petit chemin bien agréable, au bord de l’eau, longe restaurants et hôtel et nous conduit à la grande plage de Lower Bay.

Grenadin bien sympathique et étalage des bonnets « Caraïbes » !

Petit clin d’œil : un restaurant de spécialités françaises ! Et en plus il s’appelle Virginie.

Une vieille maison encore pleine de charme.

Une plante grasse qui ressemble  à un ananas « colonise » un arbre, genre ficus. Cela me fait penser au gui de chez nous qui se greffe sur les arbres et les tue petit à petit en se nourrissant de leur sève. Cela dit je ne sais pas si c’est ici le même cas de figure.

 

En retrouvant notre Alcazar,Charles plonge pour filmer une petite tortue  qui nage autour du bateau. Il ne la retrouve pas mais  fait une drôle de rencontre : une vipère qui se prélasse au milieu de coquilles d’oursins. Inutile de vous dire que je ne me suis pas baignée. Ça ne me rassure pas du tout pour l’avenir.

 

Premier coucher de soleil dans les Grenadines.

Jeudi 24 janvier

Je pense à la France et à la Croatie où l’hiver est bien entamé. Le froid, la neige et le brouillard compagnons obligés, ne me manquent pas. Ici il ne fait jamais en dessous de 27°. Nous avons bien de la pluie tous les jours mais ça nous rafraichit et ne dure jamais longtemps. La végétation ne manque pas d’eau et elle est luxuriante.

Nous le verrons aujourd’hui en faisant le tour de l’île, en taxi. Nous avons loué pour la matinée un 4x4 « spécial touristes » conduit par un jeune chauffeur très sympa,Joseph. Il nous emmène et nous arrête dans les plus beaux coins en nous racontant son île.

Parcours très intéressant qui commence par le Fort Hamilton où se trouvent quelques canons datant du XVIIIème où la guerre entre les Anglais et les Français pour la possession de l’île battait son plein.

Il ne reste rien de la forteresse mais ce coin nous offre une vue étonnante sur la baie.

Un petit kiosque de souvenirs à côté de ce lieu historique me fait sourire.

Nous poursuivons notre petit périple vers le nord de l’île.

La route escarpée nous laisse apercevoir des paysages magnifiques. L’océan scintille et nous dévoile ses camaïeux de bleus. Au loin, l’île Moustique repaire de pirates au XVIIème, devenue lieux de plantations de cannes à sucre par la suite et achetée en 1958 par un Lord écossais. Qui ne se souvient pas des frasques de la Princesse Margaret sur cette île dans les années 60 et 70 ?

Sur une plage, une nappe d’algues abime le paysage. Joseph nous en parle et nous explique qu’ils ne savent pas comment s’en débarrasser. Elles dégagent une odeur insupportable au moment de leur décomposition et pose de vrais problèmes. Vous les avez reconnues : ce sont les fameuses algues que nous avons rencontrées pendant notre traversée. Elles viennent de la Mer des Sargasses dans l’Atlantique Nord et portées par les alizés elles arrivent dans la mer des Caraïbes et s’échouent sur les plages des Antilles. Nous risquons d’en rencontrer de nouveau pendant notre voyage. Pourquoi sortent-elles de la Mer des Sargasses depuis quelques mois ? J’imagine que les scientifiques s’y penchent et donneront des réponses aux questions que nous nous posons.

Un arrêt obligatoire au « Sanctuaire des Tortues de mer ». En 1995, Orton King, pêcheur à la retraite décide de s’occuper des tortues de mer dont l’espèce « Hawksbill » est en voie de disparition. En effet, quand les œufs éclosent dans le sable, de nombreux prédateurs les attendent et n’en font qu’une bouchée.  Peu de tortues arrivent à s’en sortir.

Pour éviter les « massacres » de ces petites tortues à leur naissance, et préserver l’espèce, il récolte des œufs et les amène dans son sanctuaire.

Ainsi, les bébés tortues naissent tranquillement et vivent  protégés et nourris pendant cinq ans avant d’être remis dans leur milieu naturel. Belle initiative qui, quelque part, fait chaud au cœur.

Nous repartons dans notre taxi, direction Sud de l’île.

Petit arrêt dans le quartier de « La Pompe » où se trouve le plus bel hôtel de Bequia et le musée de la baleine. Vous pouvez voir sur la petite île au second plan de la photo, un hangar où les pêcheurs de baleines apportaient leurs prises et procédaient au dépeçage  de la viande.

Joseph nous emmène à la pêcherie de Bequia et nous propose d’y acheter du poisson. L’entrée semble fermée mais on nous ouvre sans problème. J’ai compris que son oncle y travaillait, ceci doit expliquer cela. On finit par acheter des filets de barracuda et de la langouste décortiquée. Pour une somme relativement modique, nous avons au moins quatre repas et pas n’importe lesquels ! Je commence à avoir faim et pense avec délectation aux filets que Charles va nous préparer pour notre déjeuner.

Joseph nous raconte que les Japonais soutiennent les pêcheurs de Bequia et qu’ils les subventionnent. Entre pêcheurs de baleines…

Il nous montre un bateau de pêche à la baleine qui  nous semble bien petit et fragile quand on voit à côté le squelette d’une mâchoire de baleine. Le nom du bateau « Persécution » me semble bien choisi. J’ai un peu de mal avec cette tradition, je ne peux m’empêcher de penser à nos trois baleines pendant la traversée…

Devant la pêcherie, un petit étal de poisson, arrivage du dernier bateau de pêche. Bon, je vous l’accorde, ces poissons ne donnent pas forcément envie !

Plus loin deux jeunes garçons frottent avec du sable une murène énorme pour enlever la toxicité de la peau.

Nous quittons le sud de Bequia, le comptoir des pêcheurs et les jolis bateaux de pêche toujours très colorés.

Et toujours nos magnifiques oiseaux.

Cette balade très sympa, nous a permis de découvrir Bequia du Nord au Sud, ses jolies plages de sable blanc, ses maisons cossues  entourées de bougainvilliers magnifiques et d’arbres au feuillage luxuriant, mais aussi ses quartiers plus populaires mais toujours propres et mignons.

Derniers bains de mer et pour notre dernière soirée un petit resto très sympa avec un orchestre typique créole !

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